La parenthÚse «Isla Blanca » de Jeanne Leblanc

Dans le cadre des Rendez-Vous QuĂ©bec CinĂ©ma (mes suggestions ici), j’ai eu l’occasion d’assister Ă  la premiĂšre du film « Isla Blanca », premier long mĂ©trage  de Jeanne Leblanc. Le film est portĂ© par Charlotte Aubin (Blue Moon, Ceux qui font les rĂ©volutions Ă  moitiĂ© n’ont fait que se creuser un tombeau), ThĂ©odore Pellerin (Chien de garde, Ailleurs), Judith Baribeau (Le marais, Monsieur Lazhar) et la participation de Luc Picard (Les rois mongols, L’Audition).

Il y a huit ans de cela, Mathilde (Charlotte Aubin) a quittĂ© ses parents et sa ville natale pour ne plus jamais y revenir; sans jamais donner signe de vie. Maintenant ĂągĂ©e de 24 ans, cette fois elle fuit sa vie Ă  MontrĂ©al qui ne semble pas ĂȘtre ce qu’elle souhaitait. Elle arrive juste Ă  temps pour veiller au chevet de sa mĂšre mourante. L’espace d’une journĂ©e, Mathilde fera face Ă  ses dĂ©cisions du passĂ© et leurs rĂ©percussions sur les membres de famille; son frĂšre et son pĂšre.

Jeanne Leblanc confie avoir veillĂ© sa propre mĂšre avant son dĂ©cĂšs, d’oĂč la genĂšse de son premier long mĂ©trage. AprĂšs vingt ans de gestation, comme le dit la rĂ©alisatrice, elle-mĂȘme, c’est sous la forme d’un film que s’incarne ce projet. Ce dernier a pu voir le jour Ă  l’aide d’une bourse de 50 000$ du CALQ.

Avec ce maigre budget, une Ă©quipe rĂ©duite et un scĂ©nario rĂ©visĂ©, Jeanne Leblanc offre un huis clos intime dans une maison louĂ©e Ă  St-Hilaire. TournĂ© en ordre chronologique et une Ă  deux scĂšnes par jour, cela a permis aux comĂ©diens de s’abandonner.

Verdict?

« Isla Blanca » offre une parenthĂšse, une pause, de nos vies qui avancent Ă  un rythme effrĂ©nĂ©. Ce film nous fait repenser nos propres relations familiales (entre frĂšre et sƓur, entre parent et enfant) et dĂ©montre la rĂ©alitĂ© de l’accompagnement d’un proche mourant. Être au chevet d’un parent est probablement une des Ă©tapes les plus difficiles pour un enfant. C’est venu le moment de parfois rĂ©gler des conflits, de pardonner son parent et surtout de le laisser aller. Un film Ă  voir pour une expĂ©rience rĂ©elle et intime de cette Ă©tape de la vie.

Le film apparaßt sur nos écrans le 3 mars.

 

D'autres articles de Y.L.G
La paternitĂ© revisitĂ©e dans le film « Ôtez-moi d’un doute »
« Ôtez-moi d’un doute » est un film rĂ©alisĂ© par Carine Tardieu, mettant en...
Lire plus
Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *