Le 26 novembre à la Galerie 203 verra le dévoilement d’IDENTITÉS, la nouvelle exposition de David Merlin.
Au cours de l’exposition, l’artiste divulguera aussi la nouvelle toile qu’il aura peinte à partir du mardi à 22h et ce pendant 36 heures en continu juste avant l’événement.
David se spécialise dans les portraits et les œuvres expressives.
Puisant son inspiration dans le cinéma et l’histoire, les personnages de David ne nous laissent pas de marbre. Avec l’alternance clair-obscur et les plans rapprochés, l’accent est mis sur les expressions et les mimiques des personnages.
J’ai rencontré David pour une entrevue pour qu’il me parle de son exposition et de sa peinture.
Sarah Bemri : Depuis quand peins-tu?
David Merlin : Depuis que j’ai su tenir un crayon; le dessin depuis l’âge de 3 ans, tout le temps tout le temps. J’ai attrapé le virus tout de suite. La peinture vers l’âge de 8-9 ans. La gouache, l’aquarelle, l’huile j’avais essayé ça très tôt de mon côté, plus tard c’était avec des profs de manière plus sérieuse.
Je m’y suis mis sérieusement à l’adolescence vers 12-13 ans en prenant des cours avec des artistes peintres qui exposent en galerie.
Les premiers vrais tableaux dignes de ce nom, d’ampleur intéressante vers 14 ans. Par contre, les portraits c’était assez tardif, vers 17-18 ans. Pour la peinture à l’huile, ça fait 3 ans que je me suis lancé dans des expositions solos.
SB : Est-ce que c’était une passion personnelle ou tu étais poussé ou influencé par ton entourage?
DM : c’est vraiment un choix personnel. On me poussait au début pour m’occuper quand j’étais enfant. Ensuite on s’est vite rendu compte que je passais des heures là-dessus. Donc on n’a pas eu besoin de me forcer plus que ça. Mais il a fallu me pousser pour les cours, je n’en avais pas envie car je voulais dessiner comme j’en avais envie ; j’avais horreur qu’on m’impose des techniques.
SB : Tes inspirations?
DM : Pour moi c’était toujours lié à ma passion pour l’Histoire, la littérature, les films et parfois la musique. J’avais toujours envie de dessiner des personnages ou des scènes qui m’inspiraient. Évidemment dans l’histoire de l’art aussi je me suis souvent inspiré de peintres de toutes époques; j’aime beaucoup les flamands, la Renaissance, ainsi que certains peintres romantiques, même Dali pour son surréalisme, ou même aussi anciens que Bosch du 16e siècle. Donc un mélange de sources d’influences qui me donnent envie de réinterpréter à ma façon certains sujets.
SB : Tu as étudié en architecture. Est-ce que ton parcours personnel et professionnel a perfectionné ton sens de l’esthète?
DM : Franchement non. Pour moi la peinture est un moyen de s’évader.
L’architecture c’est beaucoup plus technique et informatisé de nos jours. Et honnêtement j’ai horreur de dessiner des lignes droites à la main. J’étais très mauvais dans ça, je ne suis pas minimaliste.
SB : Quelles techniques tu utilises dans ta peinture?
DM : Les peintures que j’expose sont uniquement des peintures à l’huile. Mais j’ai exploré tout ce qui est crayon, pastel, fusain, un peu d’aquarelle, énormément d’encre. À la base j’étais plus un dessinateur, j’adorais les dessins à la plume : une approche très graphique. Et ensuite progressivement, je me suis intéressé à l’aspect atmosphérique, à la couleur et la lumière. Ces aspects-là sont venus tardivement et je les ai développés avec la peinture à l’huile. Sinon je continue aussi à faire des croquis préparatoires au crayon et à la plume, donc du noir, du blanc et des nuances de gris. Je suis resté avant tout un dessinateur.
SB : Quelle est ton approche de travail au niveau des étapes?
DM : Pour les portraits, ça commence par la recherche d’un personnage qui m’intéresse. Donc une étude de tous les caractères du personnage, pas juste l’aspect physique. C’est pour ça que je ne fais jamais pour l’instant des personnages de mon entourage. J’aime bien m’inspirer de personnages qui sortent de l’ordinaire et qui vont justement me permettre de m’évader; que ce soit des personnages fictifs ou historiques auxquels je m’identifie un peu ou pour lesquels j’ai une certaine fascination aussi.
Ce n’est pas des enfants de cœur, ils sont charismatiques, pas très tendres, une certaine force de caractère.
Après, pour l’exécution en tant que tel, ça reste très traditionnel : des croquis préliminaires au crayon en petit format, plusieurs essais. Et après le choix final qui va donner le tableau.
SB : Tu parlais de ton choix des personnages, pourquoi sont-ils tous sombres et dramatiques?
DM : Justement je n’ai jamais aimé le côté de la peinture pour faire ‘joli’, ou décoratif. J’aime bien quand il y est une présence dans une pièce, que mon personnage ne soit pas nécessairement quelqu’un ‘attachant, mais ce que j’aime plutôt c’est l’ambiguïté qu’un personnage peut avoir. C’est une dualité dans les personnages : ils ne sont pas totalement bons ni totalement mauvais, mais on ne les déteste pas nécessairement car on s’identifie un peu à eux ;c’est ce mélange de sentiments qu’ils nous inspirent que je trouve intéressant.
SB : Tu vas produire une toile pendant les 36h avant l’exposition, explique moi le concept du 36h non-stop.
DM : C’est une performance où il n’y a pas de place à l’erreur. C’est le défi de réussir de produire en une seule fois un tableau. C’est aussi pour faire découvrir aux gens la progression des étapes d’un tableau : de la toile blanche, jusqu’à la version finale. C’est un partage avec le public de l’expérience de la réalisation d’une peintre avec tout ce que ça implique au niveau doutes, au niveau technique et au niveau fatigue aussi. Car pour moi faire un tableau c’est toujours un défi, une satisfaction mais ce n’est pas pour me détendre.
Exposition IDENTITÉS + 36h de peinture en continu de DAVID MERLIN à la Galerie 203, découvrez l’événement Facebook ici.
Pour découvrir l’artiste, vous pouvez le faire ici.
Galerie 203
227 Rue Notre-Dame Ouest