« HĂ©ritage » et les espoirs d’une famille afro-amĂ©ricaine

PremiÚre production francophone de A Raisin in the Sun, Héritage est la premiÚre piÚce francophone à la distribution presque entiÚrement noire au Québec.
PrĂ©sente au ThĂ©Ăątre Jean-Duceppe jusqu’au 5 octobre, HĂ©ritage est une piĂšce de la dramaturge Lorraine Hansberry, premiĂšre piĂšce d’une Afro-AmĂ©ricaine Ă  ĂȘtre produite Ă  Broadway. En 1959, elle a reçu le New York Drama Critics’ Circle Award de la meilleure piĂšce, une premiĂšre pour un auteur noir.

Résumé

HĂ©ritage
Crédit Caroline Laberge

Dans un petit appartement pauvre de Chicago, se trouve trois gĂ©nĂ©rations d’une famille afro-amĂ©ricaine. Dans les annĂ©es 50, chaque membre est contraint par la domination blanche. La prime d’assurance du grand-pĂšre vient chambouler la vie de chacun et leur permet d’oser croire Ă  une vie meilleure.  La grand-mĂšre veut acheter une maison, son fils veut investir dans un magasin d’alcool tandis que la sƓur veut poursuivre ses Ă©tudes en mĂ©decine.  Dans ce moment de rĂ©jouissance et d’espoirs, une crise familiale fait rage, car dix mille dollars n’est pas suffisant pour rĂ©aliser les rĂȘves de tous.

ThĂšmes toujours d’actualitĂ©

Racisme, ambitions et Ă©mancipation des femmes sont au rendez-vous.

Le fils, Walter Lee, ne tient qu’Ă  investir dans un magasin d’alcool. Il incarne le rĂȘve amĂ©ricain et tout ce qu’il y a de plus macho. Pour lui, devenir quelqu’un passe par ĂȘtre quelqu’un de riche. C’est le personnage qui, Ă  mon avis, Ă©voluera le plus au courant de la piĂšce. De par ses choix, il sera amenĂ© Ă  prendre une importante dĂ©cision qui va affecter le sort du reste de la famille.

Sa sƓur, Beneatha Younger, doublement opprimĂ©e, a soif d’Ă©mancipation. IdĂ©aliste et fĂ©ministe, tient Ă  dĂ©couvrir le monde.  Elle tient Ă  s’exprimer par les arts, par l’Ă©ducation et veut devenir mĂ©decin. Son Ă©mancipation se perçoit Ă©galement dans ses relations amoureuses, ses tenues et ses coiffures. Elle amĂšne vie et gaietĂ© dans cette piĂšce parfois sombre.

HĂ©ritage
Crédit Caroline Laberge

La matriarche, Lena Younger, interprĂ©tĂ©e d’une maniĂšre magistrale, est celle qui maintient sa famille serrĂ©e. Avec l’argent, elle souhaite acheter une maison pour assurer une meilleure vie pour tous. C’est elle qui porte le poids de la rage et l’injustice qu’on subi les noirs au fil des gĂ©nĂ©rations. Elle tient Ă  maintenir une dignitĂ© face Ă  l’adversitĂ© imposĂ©e par le colonialisme des blancs. 

Partir, mais pour quoi?

Dans la deuxiĂšme partie de la piĂšce, il est question du dĂ©mĂ©nagement de la famille dans un quartier de blancs.  Comment seront-ils accueillis? Bien mal, car racisme et peur de l’autre ne font pas bon mĂ©nage. C’est dans cette partie que l’on ressent bien l’hĂ©ritage douloureux transmis de gĂ©nĂ©rations en gĂ©nĂ©rations. Chaque personne nous fera ressentir sa douleur traversĂ©e par des rĂȘves dĂ©chus.

Verdict

HĂ©ritage pose inĂ©vitablement des questions qui sont malheureusement encore d’actualitĂ©. Les acteurs livrent une forte performance, parfois inĂ©gale. Dans l’ensemble, la seconde partie est plus intĂ©ressante et poignante que la premiĂšre. En bref, HĂ©ritage est une piĂšce sur l’Histoire, la famille, les espoirs et l’argent.

 

HĂ©ritage est Ă  l’affiche jusqu’au 5 octobre au ThĂ©Ăątre Jean-Duceppe. 
Infos et billets

 

 

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