Dans mon article concernant l’édition 2019 du festival les Rendez-Vous Québec Cinéma, je vous avais fait part de quelques suggestions de films que je tenais à voir. Et bien, je les ai vus et je vous en parle maintenant!
« Les salopes ou le sucre naturel de la peau » de Renée Beaulieu
Marie-Claire (Brigitte Poupart) est chercheure en dermatologie, épouse et mère de deux enfants. Son couple ouvert lui permet de satisfaire ses désirs et d’avoir des relations intimes avec d’autres personnes. Alors qu’elle entreprend un projet de recherche scientifique sur les cellules dermiques et la sexualité, elle y sera la principale concernée. Lorsque son collègue d’université est poursuivi par une étudiante, son univers vole en éclats, étant donné qu’elle est en quelque sorte mêlée à la situation.
C’est sans grande surprise que ce film, dont rien que le titre peut être provocant, montre à plusieurs reprises des scènes de sexualité. Le film débute et se termine de cette façon, filmé au ralenti, accompagné d’une musique tribale. Une fois avertie de la nudité, ce qui peut être plus « choquant » pour le spectateur, ce sont les propos tenus par la protagoniste de l’histoire. À l’ère du #metoo, le film oblige le spectateur à se questionner. Les propos sont féministes et font appel au double standard que les femmes doivent subir lorsqu’il est question de sexualité pleinement assumée.
« Charlotte a du fun » de Sophie Lorrain
Charlotte (Marguerite Bouchard) vit une peine d’amour lorsque son chum lui apprend qu’il est homosexuel. Pour se changer les idées, elle et ses amies vont être embauchées dans un magasin de jouets où plusieurs jolis et gentils garçons y travaillent. Charlotte va multiplier ses expériences sexuelles avec ces derniers. Lors d’un party d’Halloween, elle apprend, non sans gêne, qu’elle a couché avec plusieurs de ses « collègues » de travail et que ceux-ci n’ont pas hésité à en parler entre eux. Charlotte apprend à ses dépens la culture du double standard.
Dans les mêmes thématiques que le film précédent, mais abordés différemment, Sophie Lorrain aborde la sexualité féminine à l’adolescence dans un monde exempté d’adultes. Sans porter de jugements, c’est avec un regard bienveillant que le film montre le désir féminin. Entre le film pour ado et la comédie romantique, ce film offre une réflexion pertinente.
« Chien de garde » de Sophie Dupuis
JP (Jean-Simon Leduc) vit dans un petit appartement avec sa copine, sa mère (Maude Guérin) et son frère Vincent (Théodore Pellerin). Plusieurs responsabilités lui incombent dont celles d’être présent pour sa mère alcoolique, être un petit ami dévoué, travailler comme collecteur dans la petite criminalité de Verdun et travailler pour le cartel de drogue de son oncle (Paul Ahmarani). En plus de tout ça, JP doit s’occuper de son frère. Ce dernier est un être impulsif et instable qui requiert une constante surveillance. Bien que le personnage principal porte un profond amour pour sa famille, cette situation lui est toxique et il tente tant bien que mal de s’en affranchir.
Présenté l’an passé comme film de clôture au RVQC, « Chien de garde » était de nouveau au programme cette année. Le film aborde les liens serrés que peuvent entretenir les membres d’une même famille, malgré leur dureté. Vouloir quitter les siens n’est pas toujours chose facile. JP l’apprendra à ses dépens en dépit de la violence, la trahison et l’amour inconditionnel de ses pairs. L’intensité est palpable du début à la fin.