Pour cette édition de Cinemania, deux cinéastes étaient à l’honneur : Michel Hazanavicius et Claude Lelouch dont j’ai pu voir les derniers films : Chacun Sa Vie ainsi que Le Redoutable et je vous en parle ici.
Chacun Sa Vie
Ce film est le 46e long métrage du cinéaste français dont la réputation n’est plus à faire. Se sont joints à lui pour cette aventure : Johnny Hallyday, Jean Dujardin, Mathilde Seigner, Elsa Zylberstein, Christophe Lambert, et bien d’autres. Tous les personnages joués par les acteurs sont au tournant de leurs existences, et c’est le temps d’un festival de jazz dans une ville de province que la vie se mêle de leurs destins. Chacun a sa part d’ombre, ses rêves, ses secrets et ses limites.
Un film qui se veut divertissant, mais aussi émouvant et tragique sur les bords. Pourquoi tragique? Car entre la musique dans laquelle baigne le film du début à la fin et les scènes joyeuses, il y a aussi cette scène où Ramzy Bedia et Julie Ferrier se lancement des insultes racistes et homophobes. L’acteur sort un revolver, tue l’actrice et se suicide par la suite. Ce n’est rien qu’un couple d’acteurs qui jouaient u extrait de leur nouveau spectacle. Drôle? Non, pas du tout. Malaisant? Oui, car ça nous renvoie à des tragédies qui arrivent de plus en plus dans notre monde.
La liste des clichés et des malheurs de chacun défile et ne ressemble pas : alcoolisme, corruption, infidélité, et j’en passe.
Bref, un film divertissant par moments, mais qui dresse aussi un portrait pas très flatteur de l’humanité.
Le Redoutable
Michel Hazanavicius (OSS 117, The Artist) dépeint Jean-Luc Godard, le père de la Nouvelle Vague et s’offre une satire du 7e art. Le portrait proposé est décalé, mettant en scène un être limite exécrable, joué par l’excellent Louis Garrel. En toile de fond, les manifestations étudiantes et les grèves de mai 68 en France. Des moments comiques comme la scène des acteurs nus alors qu’ils discutent de la question de la nudité gratuite au cinéma est certes drôles, mais qui font un peu tache dans ce portrait-hommage de cette icône.
L’hommage ne s’arrête pas là puisque Hazanavicius reprend certains des procédés de Godard tels les voix off des personnages. Je salue la performance de Louis Garrel qui assume complètement son rôle et se glisse dans le personnage avec facilité.
On comprend certes le regard attendri du réalisateur pour le monstre sacré du cinéma qu’est Godard. On aurait aimé peut-être que ce soit moins dans le caricatural et plus dans la complexité, surtout que l’histoire est racontée du point de vue de l’ex-partenaire de Godard : Anne Wiazemsky.
C’est donc un film très stylisé mêlant ralenti, séquences en noir et blanc, des adresses au spectateur, des intertitres ainsi que des mises en abyme, mais on reste un peu sur sa faim quand il s’agit du propos.